EDITO - Pâques à Horizon 17/04/2022

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On vient de planter, semer, repiquer, tailler... Ce sont de véritables actes d’espérance ! On croit, on a confiance que ces graines, ces plants, vont se développer et donner du fruit ou de la fleur. On croit que le sol, l’eau, le soleil permettront cela.

Même si le doute peut nous traverser parfois, quand les maladies, les petites bêtes ou les éléments mettent à mal les fruits attendus de notre travail. Mais parce qu’on a cette espérance que c’est la vie qui a le dernier mot, nous nous sommes donné de la peine, de bon cœur : nous avons dû nous salir les mains, nous courber, poser un genou à terre, mais avec le sourire !

Ce jardin est un lieu où la vie jaillit, et où on se sent physiquement connecté au vivant. Le grand jardin de l’humanité, c’est la Terre, avec sa pellicule d’humus d’à peine quelques dizaines de centimètres, et encore, pas partout ! C’est comme une muqueuse où la vie grouille, se développe, se renouvelle sans cesse, dans une complexité et une richesse incroyables !

Et on trouve cela normal, banal, on y fait parfois même à peine attention, alors que c’est un miracle permanent auquel nous participons.

Chacun de nous est aussi un jardin, appelé à se laisser travailler, à se laisser ensemencer, pour que passe plus de vie dans notre vie.

Le doute nous traverse aussi parfois dans le jardin de nos vies, quand la maladie remet tout en question, quand, malgré nos engagements et nos luttes, la violence, l’injustice semblent ne pas régresser.

Dans ces moments-là, comme Marie-Madeleine le matin de Pâques, laissons-nous être regardés et relevons-nous avec confiance.

Alain Gérard