Tel était l’accroche pour la rencontre de l’Horizon organisée le dimanche 8 janvier suite à l’annulation du Noël prévu le 18 décembre (1). Nous nous sommes retrouvés une trentaine, invités à « se faire proche » en invitant personnes seules, isolées, exclues. Chacun pouvant venir avec quelque chose à partager. Voilà donc une rencontre, sans beaucoup de préparation mais riche de la diversité de chacun. Une rencontre intergénérationnelle comme l’Horizon sait le faire.
Une maman dira sa joie d’avoir vécu cette rencontre, ses enfants étaient très heureux :
Je reste en France depuis 2015. J'ai trois enfants. Pendant cette période, j'ai noué des amitiés précieuses. L'une d'elles est Mylène, qui m'a aidée à chaque instant, et l'association Horizon, en font partie. L'association, dans les moments les plus difficiles que j'ai eues, a été unesource de décharge pour moi. À l’Horizon, le 8 janvier, m’a donnée l’occasion, bien que je ne parle pas très bien le français, de raconter mes sentiments pour la première fois devant une foule. J’ai senti que tout le monde me comprenait dans leurs yeux. J'ai vraiment senti que j'avais une famille française ce jour-là. Prendre soin de mes enfants nous a fait très plaisir et nous a fait sentir que nous n'étions pas seuls. Je tiens à remercier l’Horizon en mon nom et celui de mes enfants. (Nursen)
Une journée construite par les apports des uns et des autres avec des échanges en profondeur, on se découvre mieux. C’est vrai que nous étions plus acteur et non spectateur !
Cette rencontre fut un moment d’espérance. Les différences étaient la richesse de notre diversité.
Voilà un texte laissé par un participant qui illustre bien l’état d’esprit de cette matinée :
« Regard, on n’est pas pareil Et pourtant le soleil brille pour toi et moi
Regarde, on a le même sourire Quand on se tient la main sur le même chemin Envie de vivre, envie d’être libre Se sentir léger, se sentir accepté Envie de vivre toutes nos différences De corps et de sens véritables résonances Ensemble. »
J’habite Thaon, j’ai 39 ans. 1ère crise d’épilepsie en 2012, sclérose en plaque depuis 2016. Le Professeur de Nancy m’annonce que je ne peux plus travailler... Rester à ne rien faire je ne peux pas. J’ai téléphoné à plusieurs associations caritatives. Soit aucune réponse, soit en me voyant en fauteuil roulant on m’a dit « qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse de vous ?...» Mais quand j’ai appelé les Restos du Cœur avec l’appréhension d’un nouveau refus, j’ai eu le bonheur d’être bien accueilli, le grand plaisir que tous m’acceptent comme je suis, qu’on me permette d’être rapidement intégré et de trouver ma place en me rendant utile et en reconnaissant mes compétences... Et quand le dimanche 8 janvier j’ai été invité à Horizon, j’ai pu m’exprimer librement. J’ai été très ému de parler et surtout de me sentir écouté, même par des personnes qui ne me connaissaient pas. Ça m’a soulagé de pouvoir dire des choses pas faciles. Il y avait une émotion partagée... Un énorme merci à tous ! (Gaël)
Si l’absence du temps de célébration et de festivités à Noël le 18 décembre avait laissé à certains comme un vide, une sorte de mort dira quelqu’un, la belle journée du 8 janvier par la profondeur des apports et l’implication de chacun sera vécue comme un appel à la Vie, sorte de résurrection. Ce poème résume bien cela :
Choisis la vie Il meurt lentement celui qui ne voyage pas Celui qui ne lit pas Celui qui n’écoute pas de musique Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux Il meurt lentement Celui qui détruit son amour propre Celui qui ne se laisse jamais aider Vis maintenant ! ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux
Je suis seule et je n’ose plus aller à Lourdes de peur qu’on me propose un fauteuil, car il me faut de l’aide pour marcher... Mais j’ai été très émue de rencontrer Gaël...Je lui ai demandé si je pouvais l’embrasser... Il m’a presque raconté toute sa vie. J’ai été très intriguée par la présence de Nursen... J’ai du mal à manger quand je suis seule... Mais là, j’ai repris deux parts de galette ! Merci d’avoir pensé à moi ! (Andrée)
Pour finir, à propos de cette journée nous pouvons dire avec Madeleine Delbrêl « Il y a des lieux où souffle l’Esprit, mais il y a un Esprit qui souffle en tous lieux ».
(1) « Fêtons Noël » fut annulé par manque de force de l’équipe d’animation et par manque de réponse à l’appel lancé pour avoir un peu de soutien ! Mais certains ont manifesté leur surprise, leur souffrance voire leur incompréhension devant cet état de fait. D’où la proposition de 8 janvier
Comments